L'eau et le devenir de sa gestion, Allocutionde Madame Corinne VALLS, Maire de Romainville, Vice-présidente du Conseil Général

Je voudrais commencer par un point de satisfaction.

Satisfaction quant à la tenue de ce  débat ce jour au sein de cette assemblée.

Satisfaction car, ce débat nous donne l’occasion de porter au niveau qui convient, au niveau institutionnel, cette question ô combien importante pour nos concitoyens, qu’est la gestion de l’eau.

J’insiste sur le niveau institutionnel car nous ne pouvons que regretter que depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, des supposées vérités aient été assenées à grands coups de blogs, de tracts et surtout de postures en opposition. Mais en opposition à qui ? Y aurait-l parmi les exécutifs de nos 9 communes des élus ayant ou voulant faire le choix d’une multinationale contre les intérêts de leurs concitoyens ?

Ce n’est en tout état de cause pas le cas de la majorité municipale à Romainville.

Certes, nous n’avons pas participé à cet échange de grandes déclarations sur le patrimoine commun de l’humanité.

Cependant voilà deux ans environ, quand il a fallu au sein du SEDIF (syndicat intercommunal regroupant les élus représentants les communes  de l’agglomération) faire un choix entre régie ou délégation de service public, la ville de Romainville par la voix de sa représentante, s’est prononcée pour la régie publique.

C’était il y a deux ans environ, nous nous positionnions sans tergiversations ni atermoiements, alors que certains parmi ceux qui s’agitent beaucoup aujourd’hui ne se posaient même pas le début d’un questionnement en terme d’eau et de sa gestion.

Dès lors, une fois évacuée la prise de position de principe que reste- t’-il  dans le débat ?

En élus responsables que nous devons et devrions être reste à répondre à 3 impératifs :

-         La nature de la gestion de l’eau

-         Le prix de l’eau

-         Et je dirai l’exploitation du système incluant entretien, qualité et les nécessaires investissements.

Pour ce faire nous avons décidé, et j’inclus Romainville dans cette décision, même si nous étions particulièrement sceptiques quant à la possibilité de trouver une solution acceptable dans le temps imparti, nous avons donc décidé d’être clients du SEDIF et de lancer durant cette seule année de convention, une étude.

A l’évidence, et je pense qu’il est unanime que cette dernière n’est pas satisfaisante, elle ne répond en aucune manière aux conditions de faisabilité d’une régie publique.

Dans la mesure où nous sommes dans l’incapacité d’apporter une solution alternative en terme de gestion, à la DSP du SEDIF serait ce bien raisonnable de lancer un appel d’offres, qui nous coûtera en temps et en argent, pour la distribution et l’entretien du réseau d’eau ainsi que la gestion de la clientèle, alors que nous pouvons revenir au SEDIF et assurer par la même une réelle diminution du prix de 1,41 euros le m3 contre 1,75 jusqu’à présent et surtout assurer l’entretien du réseau tant par l’intervention rapide en cas de cassure des canalisations si fréquente en période de gel que le traitement adéquat contre la prolifération de bactéries.

Alors oui, à Romainville, nous sommes favorables au retour dès le 1^er janvier prochain au SEDIF.

Et ré adhérer au SEDIF ne rime pas avec une quelconque adhésion  ou une quelconque inféodation  à Veolia, d’ailleurs entre parenthèses Veolia intervient également dans Eaux de Paris.

Ré adhérer au SEDIF c’est faire preuve de pragmatisme.

La gauche, au moment voulu a porté le débat idéologique au sein du SEDIF, la droite plus représentée l’a emporté en choisissant la DSP.

Cependant la discussion a permis de modifier le cahier des charges du dialogue compétitif et le prix de l’eau a diminué sans conséquence pour la qualité et l’entretien.

Alors assurer à nos concitoyens dès demain la même eau avec la même qualité d’hygiène de transport et à un prix bien diminué, c’est jouer pleinement notre rôle d’élus face aux réalités pratiques.

Et cela ne nous empêche pas, bien au contraire, de poursuivre, avec le temps nécessaire, l’étude avec tous ses volets financier, économique, technique, juridique et pénal, écologique et environnemental.

Je terminerai, si vous le permettez, comme j’ai commencé par un point de satisfaction que je doublerai de rêve et d’espoir.

Satisfaction de mener à bien l’étude, rêve et espoir car se donner le temps d’étudier c’est aussi explorer une troisième alternative, la deuxième étant Eaux de Paris, celle d’une régie publique Est ensemble donnant à notre agglomération tout son sens de partage, de valeur ajoutée communautaire , en utilisant les ressources propres à notre territoire comme le canal de l’Ourcq par exemple( et non les 50% d’eau de source de la ville de Paris) ou comme les compétences de cette entreprise de Biocitech qui travaille beaucoup avec la Chine sur les micro algues capables d’assainir notamment l’eau.

C’est peut-être un rêve fou mais parfois ils se réalisent.

le 09 Novembre 2010,  Conseil Communautaire d'Est- Ensemble,

Corinne VALLS,

Maire de Romainville,

Vice-présidente du Conseil Général de la Seine Saint Denis?

Conseillère Communautaire d'Est-Ensemble