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Mouvement Gauche Citoyenne de la Seine-Saint-Denis
9 avril 2010

Discours de Jacques CHAMPION, Maire-adjoint et Président du Groupe MGC au Conseil municipal, lors de la seance du Budget 2010

Madame le Maire,

Mesdames, Messieurs les élus, Chers collègues,

Mesdames, Messieurs présents dans le public,

Peut-être avant de dire quelques mots sur le budget, car je ne voudrais pas faire un discours excessivement politique d’autant que je partage beaucoup de ce qui a été déjà exprimé à propos des effets de la politique gouvernementale sur notre commune et je ne voudrai donc pas faire de redondance.

Bien sûr, je ne suis pas simplement consterné quant aux licenciements qui s’impactent sur notre ville ; mais je pense que notre collègue Bruno Lotti (Maire-adjoint en charge du développement économique), va en dire quelques mots, y compris concernant les dispositions prises et que prendra la Ville sur ce problème.

Quelques mots, avant d’aborder le corps de mon intervention sur le BP 2010, sur la question de nos policiers municipaux, qu’a abordée Stéphane Weisselberg. Si nos policiers sont présents, ce n’est pas pour « fliquer ».

C’est tout simplement, en raison des 35 heures appliquées dans la commune, il n’y a plus de personnels à partir de 17 heures alors qu’il y a encore des rendez-vous ou des réunions comme les nôtres qui nécessitent accueil et présence physiques.

Pour en revenir au budget, Mesdames et messieurs,

Permettez-moi à mon tour, de donner la position du groupe que je préside, celui Mouvement de la Gauche Citoyenne, concernant le vote de ce budget 2010.

Mon propos restera dans la cohérence de notre contribution au débat d’orientation budgétaire, mais après celui-ci et au risque de nous faire traiter d’inconditionnel de la majorité de Gauche qui vous soutient depuis 10 ans, Madame le Maire – j’ai noté ce qu’a dit mon ami Raymond Cukier et que je partage, c’est depuis 2001 que nous assurons cette cohérence.

Par contre, nous nous sommes posés une question simple, une question qui nous taraude depuis longtemps : « comment et pourquoi une partie de l’opposition, celle qui n’est pas de Droite, continue-t-elle à ne pas regarder la réalité de choses telle qu’elle est ? ».

Comment s’opposer - encore et encore - à un budget qui en premier lieu n’augmente pas les taux d’imposition, alors que certains avaient prédit, une fois de plus, une envolée, par exemple, de la taxe d’habitation ?

Comment, après les multiples illustrations qui ont contredit leurs épouvantables prévisions fiscales, sous prétexte d’un coût qui aurait été exorbitant de tel ou tel projet – de rénovations urbaines, de réhabilitation de l’habitat indigne, de constructions neuves, d’installation d’activités économiques ou commerciales – ils n’ont malgré tout de cesse de faire campagne pour dénigrer la réalisation du projet de la Place des commerces ou encore celle de la « Collecte automatisée par pneumatique des ordures ménagères » ?

Car aucun argument n’a manqué aux détracteurs de cette collecte par pneumatique, pas même celui de la flambée de la part municipale des impôts locaux… Comme quoi certaines protestations sont d’abord d’origine politique, au sens politicien et partisan du terme.

Et pourtant, depuis la première élection de Corinne Valls au suffrage universel, les taux d’imposition n’ont augmenté que de 5,4%, avec une baisse de 15,9% du FB, pendant que l’inflation elle, a grimpé de 12,85% avec un pic dû à l’Euro ; alors que notre effort d’investissements a toujours été particulièrement soutenu et représente près de 90 millions d’euros depuis 2002, sans que cela ne vienne compromettre les grands agrégats qui confirment et consolident chaque année la bonne santé de nos finances locales.

J’en veux pour preuve, un budget d’investissement qui situe la place de la restructuration urbaine dans l’enjeu du « Projet de Ville », avec un total de 26 734 536 millions € - soit 80 % des dépenses - qui sont dévolus aux dépenses d’équipement public.

J’en veux aussi pour preuve, la poursuite de l’intégration au centre ville et la rénovation du quartier Cachin, quartier où il fera bon vivre et qui bénéficie de 11 290 000€, avec plus de 2 millions € attribué à l’OPH de Romainville.

J’en veux encore pour preuve, un budget d’habitat – que l’on oublie souvent de souligner - qui ne faiblit pas et qui prévoit cette année l’accès au pass foncier, initiative qui favorisera l’accession sociale à la propriété pour les familles peu aisées.

N’en déplaise aux détracteurs, je ne vois pas en quoi tout ceci nous situerait – je cite un propos de la dernière campagne électorale – « dans le clan des antisociaux ».

Quant au budget 2010, il reste dans la lignée de ces 8 précédents – en particulier depuis 2004. Il traduit une politique budgétaire, à la fois audacieuse et rigoureuse, innovante et solidaire, bref une politique publique qui pratique « l’Équité Républicaine », y compris – pour faire allusion au régime indemnitaire - vis-à-vis du personnel communal.

Car pour clore cet important aparté, aucune représentation – syndicale, j’entends - des agents du service public municipal ne conteste aujourd’hui, cette « Équité Républicaine » recouvrée grâce à ce régime indemnitaire, après avoir souffert de 30 ans d’inégalités, d’injustices et surtout d’illégalités.

Concernant un autre aparté - et à titre personnel, à propos d’une question culturelle, je veux parler du sujet sur « les Salaisons ». J’ai - et j’aurai voulu - que « la chose artistique » fasse et soit un consensus au regard de l’identité romainvilloise, de l’ambition sociale de la culture sur notre territoire… Plus précisément sur « les Salaisons », il me semblait aussi que le Maire voulait certes en savoir plus, mais à aucun moment, à ma connaissance, qu’il fallait retirer tel ou tel soutien à cette initiative, « initiative culturelle dans la ville et pour la ville »… Aussi, à mon tour, je resterai attentif sur le sujet.

Comme l’avons souligné lors du débat d’orientation budgétaire, nous nous félicitons de la conception de ce BP 2010 qui continue de permettre au secteur des projets urbains, comme celui de l’activité économique, d’être en capacité de jouer notre rôle, celui d’appel à la création d’emplois locaux.

Un budget qui, de la collecte par pneumatique à l’ANRU, en passant par le soutien à la scolarisation, la culture et aux sports, porte résolument nos références de Gauche - sociale et écologique - tout en traduisant manifestement nos convictions de Gauche - républicaine et citoyenne : « l’ambition sociale », « la priorité éducative », « l’exigence environnementale », bref « la Prospérité partagée » et « la République équitable ».

Mais ces 9 ans qui ont permis de redresser la ville, nous ont malheureusement révélé aussi - à chaque étape qu’est celle du budget - au grand jour les pratiques politiques de l’opposition, figées dans leur critique systématique.

Les mêmes critiques aujourd’hui sont celles de 2001.

Et quand je dis critique je veux dire - et pour ne pas polémiquer - une fin de non recevoir mécanique des axes politiques - que certains défendent par ailleurs - qui pourtant impactent la vie quotidienne et sont directement liés aux besoins des Romainvillois.

9 ans de controverses politiques qui ont confondus - volontairement ou pas - les décisions de la majorité municipale de Gauche avec celles du gouvernement et de la majorité parlementaire en place, qui sont pourtant - comme chacun le sait - de plus en plus idéologiquement de Droite et méthodiquement au service du capitalisme, comme ils le disent eux-mêmes, « sans complexe ».

Pourtant – sans que chacun n’ait ni à renier ni son identité, ni ses filiations, ni sa légitime place dans l’échiquier politique, n’y a t-il pas de fortes raisons objectives de travailler ensemble. Le vote de ce budget est pourrai-être une opportunité.

Car en quoi ce budget est porteur de politique contraire à l’intérêt des Romainvillois ; en quoi ce budget est antisocial ; en quoi ce budget serait une atteinte aux valeurs de Gauche ?

Comment nous faire des procès d’intention comme quoi l’activité de l’intercommunalité viendrait soustraire des deniers de la ville. Alors que, non seulement, nous avons été au centre du contenu d’une politique contraire à la souveraineté des assemblées communales et de leur majorité, et que - pas plus tard que ce matin - nous nous sommes battus pour que jamais Romainville ne soit lésée dans cette nécessaire coopération intercommunale : qu’il s’agisse de l’assainissement ou des fonds de concours ?

Comment aussi nous accuser d’être – je cite encore – les « fossoyeurs » de la mixité sociale, en prenant appui sur l’existence des surloyers, en laissant croire qu’il n’y a pas eu la loi BOUTIN ministre de SARKOZY et que les conditions n’ont pas été réunies avec les syndicats des locataires pour l’empêcher ?

Faut il rappeler que cela concerne 0,25% des 3500 locataires qui, pour certains, ont des revenus imposables entre 120 000 € et 480 000€ empêchant des familles modestes d’accéder au logement.

Faut-il rappeler qu’il y a par exemple, une personne – que vous connaissez bien Madame Dauvergne – m’écrit et « rouspète » contre les surloyers et, pourtant, sous-loue son logement attribué en occupant un deuxième logement social…. Tout cela empêche aux familles modestes d’accéder au logement social…

Ces 0,25% de locataires – et pas n’importe lesquels – pour qui je vais faire des propositions d’accession sociale à la propriété.

Faut il rappeler que grâce aux constructions sur la ville qui sont tant décriées – et pas seulement par une partie de la droite - à Romainville, la vraie mixité urbaine et sociale se met en place et a permis - d’ores et déjà et en 4 ans - l’arrivée de 1500 nouveaux habitants sur la ville ?

Comment qualifier alors vos propos ce soir de diviser, de faire peur, comme si la vie dans la société française, dans la période que nous vivons n’était pas assez angoissante.

9 ans d’exercices de la gouvernance politique qui devraient nous éclairer sur le sens même d’un combat.

Quel est l’élément déterminant aujourd’hui ?

Est-ce celui du TSV (tout sauf Valls) et celui du combat à l’intérieur de la Gauche pour le leadership ?

Ou est-ce celui d’un combat contre un pouvoir qui aujourd’hui détruit le service public, veut diminuer les nombres et le poids des Élus de Gauche, veut mettre les collectivités - faute de ressources financières – dans l’impossibilité de jouer leur rôle de principal investisseur dans le pays ?

Ce combat-là qui est l’axe de devenir ou de dépérissement de la société française n’est il pas celui de toute la Gauche, de toutes les organisations de Gauche ?

De la part de tous ceux qui sont les défenseurs et les promoteurs d’une République moderne, il n’y a pas de place - à mon avis - à une politique de terre brulée.

Vous l’aurez compris, ma réflexion porte avec ce budget, à l’aune de 9 ans d’expérience de la Gauche – radicalement socialiste et républicaine, résolument écologique et citoyenne - à Romainville, à ce que chacun situe les vrais enjeux.

Et je suis persuadé que l’on peut y arriver.

Le budget de la ville - malgré l’étranglement financier décidé par ce gouvernement, avec la suppression sans juste contrepartie de la Taxe Professionnelle, avec les décharges financières de l’état, avec les menaces qui pèsent sur tout le service public - ne fait pas l’impasse sur le fil rouge qui a guidé ces 9 ans, celui de faire du service public le cœur de notre action et de la prospérité un partage pour tous dans la ville.

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